Werner Alwin, pionnier d’Adidas en France
C’est lorsqu’Adidas souhaite s’implanter en France, qu’intervient Werner Alwin, que j’ai pu rencontrer. L’équipementier le charge du recrutement et de la responsabilité de la 1ère usine de Dettwiller.Au fil des années, Adidas poursuit sa croissance et en tout, ce sont 5 usines et 1 entrepôt, qui ouvriront dans ce village de 2500 habitants. Une dizaine d’autres usines indépendantes font battre le cœur de cette « cité de la chaussure », qui employa jusqu’à 900 ouvriers, au plus fort de son activité.
Werner me raconte que lorsqu’il est arrivé « dans la 1ère usine Adidas de Dettwiller [située à côté de la Gare SNCF], il n’y a alors que 3 personnes qui y travaillent ». Il s’est chargé de recruter tous les ouvriers sur le site, avant d’ouvrir une usine à La Walck (Alsace du Nord), puis 2 autres usines à Dettwiller, dans les années 60.
En 1965, il imagine la Stan Smith
C’est justement dans les années 60, qu’à Dettwiller va naître une paire de chaussures qui deviendra ensuite mythique.Sous l’impulsion d’Horst Dassler (le fils d’Adi Dassler), Adidas France prend un virage majeur par rapport à la maison mère et commence à se diversifier.
À l’époque, m’explique Werner : « on me demande de fabriquer des chaussures de tennis en cuir. Jusqu’à présent, elles sont en tissus, mais le tissus se salit et s’use vite. »
Werner me raconte aussi qu’Adidas « souhaite une chaussure sans les trois bandes ». Il a alors l’idée de mettre 3 rangées de trous d’aération à la place. La Stan Smith est (presque) née !
Presque, parce qu’en 1965, la Stan Smith s’appelle alors la Chaussure de Tennis Robert Haillet, du nom du joueur de tennis français. D’ailleurs, Robert Haillet est devenu Directeur Commercial de la marque, en 1964.
C’est seulement en 1978 que la paire prend le nom de Stan Smith, tennismen vainqueur de l’US Open en 1971 et avec qui Adidas signe un contrat en 1973. Adidas souhaitait s’emparer du marché Nord-Americain et c’est un succès : les ventes explosent et pour la première fois, une chaussure de sport est portée en dehors des courts de tennis.
Dans les années 80, elle devient – avec la Superstar – le symbole de la street culture, et est très tendance.
En 1990, la paire est vendue à 22 millions d’exemplaires et entre dans le Guinness des records. Aujourd’hui, la paire s’est écoulée à plus de 70 millions d’exemplaires.
Source: Rutsch